Le PRP signifie Plasma Riche en Plaquettes et correspond à un produit dérivé du sang.
                Sa pratique est très encadrée, régie par l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des
                produits de santé) et son utilisation se développe en médecine.
                Le domaine de l’esthétique est tout autre et l’utilisation de ce type de dérivés sanguins ne poursuit
                aucun objectif thérapeutique au sens propre.
              
                Cette technique consiste à prélever un échantillon de sang chez une personne, à le centrifuger afin de
                séparer les plaquettes des autres composants sanguins, puis à réinjecter le concentré de plaquettes
                (CPA) ainsi obtenu à cette même personne.
                On sait que ces plaquettes sont mêlées à des facteurs de croissances puissants qui sont utilisés par les
                cellules pour se développer parfois de manière incontrôlée.
              
                Cet avis est personnel et tout médecin soigne en son âme et conscience. Cependant, nous avons des
                protocoles et diverses sociétés savantes qui doivent guider notre pratique. Il parait assez logique de
                penser que ces facteurs de croissances que l’on injecte dans la peau vont stimuler sans discernement
                l’ensemble des cellules la constituant. Or, on sait que la peau est un organe pourvoyeur de nombreux
                cancers dont certains sont graves entrainant une mortalité forte. Il n’y a qu’un pas à franchir pour
                penser que des cellules de la peau porteuse de modifications de leur code génétique (ce que l’on nomme
                mutations en médecine) peuvent être stimulées par ce PRP et que le développement de cancer de la peau
                pourrait croitre avec ces traitements.
                Les études scientifiques sont complexes et comportent de nombreux biais et à ce jour, aucune ne peut
                rapporter un lien de cause à effet entre PRP et cancers de la peau.
              
                Mais le principe de précaution qui nous anime en tant que médecin doit prendre le dessus surtout
                lorsqu’il s’agit d’indications dont l’efficacité n’a pas été démontrée et dont la finalité n’est pas de
                traiter et guérir une maladie vitale.
                Les traitements esthétiques sont thérapeutiques dans le mieux-être qu’ils apportent à nos patients,
                c’est indéniable, mais ils doivent répondre à toutes les normes de sécurité existantes et le PRP, à mon
                sens, ne répond pas à cette définition.
              
Il sera remplacé par une mésothérapie du cuir chevelu dont les constituants se sont montrés inoffensifs et sont utilisés dans de nombreuses réactions biologiques.
Le 10/01/2018, l’ANSM a rappelé sur son site internet, je cite :
                « Concernant plus particulièrement le sang humain, l’article L. 1221-8 du code de la santé publique
                  fixe de manière limitative ce qu’il est permis de préparer et de réaliser à partir du sang ou de ses
                  composants. Dans la mesure où la préparation de CPA à des fins esthétiques ne figure pas sur cette
                  liste, cette préparation est interdite.
                  A cet égard, l’interdiction de l’usage de CPA à des fins esthétiques a été rappelée dans un arrêt du
                  Conseil d’État en date du 4 novembre 2015[1].
                  Aussi, il est rappelé à tout médecin qu’il relève de sa responsabilité de se conformer aux
                  dispositions législatives et réglementaires suscitées, sous peine d’encourir des sanctions pénales et
                  disciplinaires. »
              
Page rédigée par le Docteur Romain Lavocat - Mise à jour le 30 avril 2020