Explications par le Docteur Romain Lavocat, chirurgien esthétique à Bordeaux
Article publié par le Dr Romain Lavocat le 27 novembre 2018
Depuis plus de 15 ans, les prothèses mammaires sont de plusieurs types au niveau du relief de leur membrane extérieure que l’on peut résumer de la façon suivante:
Les implants mammaires lisses ont été progressivement délaissés dans les années 2000 au profit des implants texturés. La raison avancée était que cette texturation extérieure de la membrane de la prothèse diminuait le risque de coque, sorte de rejet de l’implant qui se manifeste par une déformation du sein, des douleurs, un risque d’exposition de l’implant et une nécessité de réintervention.
Ce type d'implant macrotexturée se retrouve quasi systématiquement dans les implants anatomiques. L’objectif est la fixation de la prothèse dans le sein afin d’éviter une rotation de l’implant qui déformerait votre sein.
L’objectif initial de ce type d'implant microtexturé était la diminution du taux de coques (syndrome de rejet de la prothèse). Cependant, les études semblent montrer une efficacité mineure de ce procédé dans l’apparition de coque.
Lors d'une pose d'implants mammaires lisses, la prothèse de contracte aucunes adhérences avec les tissus du sein et reste libre dans sa capsule cicatricielle.
Le risque est extremement faible. A ce jour 173 cas sont rapportés dans le monde sur une durée de 15 ans. La fréquence est si faible que le risque est extrêmement difficile à quantifier. 80% des cas sont décrits aux Etats-unis. En France 50 cas ont été recensés depuis 2009. A ce jour, le Directoire Professionnel des Chirurgiens Plasticiens recommande de ne plus mettre en place d’implant à surface macrotexturée de type Biocell® de la marque ALLERGAN. La prudence est de mise depuis 2017 en France suite aux constats des professionnels quant à l’utilisation des prothèses macrotexturées. A côté de la texturation des implants, le rôle de certaines bactéries non détectables et d’un terrain génétique est en cours d’exploration.
Comme à toutes les femmes ayant eu recours à une augmentation mammaire par implants ou prothèses, une surveillance annuelle chez le chirurgien, le gynécologue ou le médecin traitant est recommandée (examen clinique, échographie et IRM au moindre doute).
En l’absence d’anomalies cliniques ou radiologiques, la surveillance annuelle reste inchangée.
Les anomalies qui doivent faire consulter la patiente sont les signes qui ont toujours existés en cas de cancer du sein :
En cas de développement d'un lymphome anaplasique à grandes cellules, le traitement est le suivant : pratiquer l'ablation de la tumeur au large avec toute la coque péri prothétique. Quand cela est réalisable le taux de guérison est très élevé. Ce traitement est toujours réalisé conjointement avec une équipe spécialisée.
Ressources supplémentaires relatives aux implants mammaires et au risque de lymphome anaplasique :