Les lésions cutanées bénignes sont très fréquentes et représentent un motif fréquent de consultation chez le dermatologue. En tant que chirurgien, nous y sommes confrontés lorsqu’elles sont esthétiquement gênantes, lorsqu’elles sont fonctionnellement gênantes ou lorsque leur aspect clinique est douteux et nécessitent alors une analyse des tissus en laboratoire. Les patients consultent fréquemment spontanément ou suite à l’avis de leur médecin traitant et quasiment systématiquement lorsque la lésion est située sur le visage dans un souci de qualité esthétique du résultat.
La majorité des lésions cutanées bénignes sont représentées par les types suivants (liste non exhaustive) :
Le retrait d’une lésion cutanée bénigne a donc souvent plusieurs objectifs :
L’objectif commun est de ne faire qu’une trace la plus minime possible mais gardez à l’esprit qu’une cicatrice est obligatoire et que son évolution, bien que très bonne dans la majorité des cas, reste non prévisible en totalité.
Le retrait des lésions cutanées bénignes est un geste simple dont la réalisation a été autorisée au sein
des cabinets médicaux conformément aux directives de la Haute Autorité de Santé.
L’accueil du patient est réalisé par une infirmière diplômée d’état qui vous guidera tout au long de la
procédure. Un vestiaire avec salle de repos est mis à votre disposition afin que vous revêtiez la tenue
médicale adéquate.
Une salle de chirurgie dermatologique a été installée au sein de l’Écrin et est dotée des instruments
médicaux et chirurgicaux nécessaires à votre prise en charge.
La peau de la zone opérée est désinfectée à l’aide d’un produit chloré assurant une parfaite asepsie de
la peau. Le geste est effectué systématiquement sous anesthésie locale réalisée par une injection aux
pourtours de la lésion à retirer.
La zone à traiter est couverte par des champs opératoires stériles adhésifs qui sont utilisés pour
protéger de la peau non aseptisée.
L’incision est réalisée selon un dessin précis que votre chirurgien aura réalisé à l’endroit de la
lésion dans le but de dissimuler la cicatrice dans un pli ou une ride cutanée.
Les points de suture sont quasiment toujours non résorbables en ce qui concerne la peau en surface. En
effet, la résorption d’un fil se fait en déclenchant une inflammation à son contact et ce type de fil
est donc à proscrire sur la peau ou proche de sa surface pour éviter les cicatrices rouges et
boursouflées.
Le pansement est ensuite positionné pour protéger la suture et devra être changé tous les jours pour un
nettoyage à l’eau et au savon de la zone opérée.
Vous serez raccompagné par l’infirmière du centre chirurgical en salle de repos post interventionnel où
un jus de fruit et une boisson chaude accompagnée d’une collation vous seront servis.
Les soins de la cicatrice devront se faire de manière quotidienne à votre domicile et ne nécessitent pas
le passage d’une infirmière : Nettoyage tous les jours à l’eau du robinet ou sous la douche avec un
savon au pH physiologique c’est-à-dire acide qui préserve l’écosystème cutané et évite aux bactéries de
se développer. L’application de vaseline localement avec ou sans pansement recouvrant la cicatrice est
ensuite la règle pendant 7 à 10 jours.
Le retrait des fils de suture se réalise ensuite via une infirmière passé ce délai.
Un contrôle sera alors nécessaire à 1 mois afin de voir comment votre cicatrisation aura débuté. Les
effets de celle-ci ne se manifestent qu’après une période initiale « douce » et il sera nécessaire
d’effectuer massages et application de crème localement. Ces consignes vous seront données.
Les douleurs ne sont en général pas présentes lors de ce type de geste très peu invasif et efficacement
traitées par du paracétamol.
Enfin, la lésion retirée lors de cet acte sera analysée de manière systématique par un laboratoire
d’anatomopathologie et le résultat vous sera fourni par votre chirurgien.
Ce type de « petite chirurgie » donne des résultats satisfaisants très rapidement.
La cicatrisation évolue sur une période de 6 à 12 mois selon le siège de celle-ci et passe par une
période de rougeur qui est tout à fait normale. La cicatrice peut présenter une épaisseur temporaire
liée aux processus de cicatrisation.
Sur le plan fonctionnel, l’amélioration est apportée dès la fin de la cicatrisation initiale de 15 jours
et les massages de la cicatrice amélioreront son aspect et sa souplesse.
La protection solaire sur la zone est importante et doit être effectuée tant que la cicatrice est rouge
ou rosée.
Les frais liés à ce type de chirurgie sont en partie remboursés par la caisse d’assurance maladie sauf
lorsque le retrait d’une lésion bénigne à un objectif exclusivement esthétique.
Les honoraires chirurgicaux complémentaires s’échelonnent de 250 € à 450 € selon le type de lésion.
Votre mutuelle, selon votre contrat, pourra prendre en charge tout ou partie de ces honoraires et
procédera au remboursement après le geste.