Article publié par le Dr Romain Lavocat le 12 juin 2019
Cette vidéo publiée par Julie Bourges gravement brûlée à l’âge de 16 ans est une parfaite illustration de l’image que devrait véhiculer la chirurgie esthétique de nos jours. Malheureusement, Instagram pour ne citer que cet exemple, ne véhicule très souvent que du superficiel.
La chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique est la chirurgie de la peau et de ses maladies. Elle répare, améliore la fonction et embellit ou camoufle des défauts encrés depuis toujours dans son image corporelle.
De nos jours, la vision est réduite à une chirurgie devenue très et trop commerciale. La chirurgie esthétique est un des objectifs de toute chirurgie réparatrice et la blessure à réparer ne doit pas être forcément « visible ». Venir voir un chirurgien plasticien n’est pas venir pour acheter une technique ou un résultat. Venir voir un chirurgien esthétique s’est venir discuter d’un défaut physique qui centralise le regard des autres et qui met le patient dans une situation sociale inconfortable. L’intensité de ce défaut ne doit pas être jugée. Le chirurgien doit évaluer sa réalité physique afin de dire s’il est possible d’apporter une correction.
Il est donc normal et toujours dans l’intérêt du patient qu’un chirurgien refuse souvent d’opérer un défaut qui physiquement n’est pas suffisamment présent pour prendre le risque d’une chirurgie. Le chirurgien évalue la balance bénéfices/risques qu’il peut faire prendre à son patient. Ainsi, certains défauts ressentis n’ont pas de pendant physique et c’est la notion de « corps écran » qui prédomine. Un petit défaut physique à ne pas traiter devient le centre de l’attention du patient qui transpose une souffrance psychique véritable sur le corps normal.
La chirurgie des grands brûlés emprunte beaucoup de ces attributs : humanité, reconstruction physique et psychique, réappropriation d’une nouvelle image corporelle, regard des autres.
Cette vidéo est à l’image de notre spécialité. Bon visionnage.
Il n'était pas possible d'intégrer la vidéo à notre site, nous vous renvoyons donc vers la vidéo Youtube. Crédits : Julie Bourges/Brut.