Le cycle capillaire chez la femme varie tout au long de la vie. Il existe une perte normale des cheveux, pouvant être majorée par des facteurs exogènes (médicaments, stress, toxique) ou endogènes.
La chute des cheveux chez la femme, contrairement à l’homme, est plus diffuse et étendue à l’origine d’une raréfaction globale des cheveux avec perte de densité répartie sur le cuir chevelu.
L’alopécie androgénétique est la cause principale d’alopécie (95% des cas) comme chez l’homme mais
apparait plus tardivement, évolue plus lentement et se traduit par une raréfaction diffuse des cheveux
sur le sommet de la tête avec maintien de la ligne d’implantation frontale. La chute des cheveux
concerne surtout le vertex.
On compte aujourd’hui plus de 2 millions de femmes touchées par ce type d’alopécie.
L’existence d’antécédents familiaux est souvent retrouvée. Néanmoins, plus de 20 % des femmes atteintes
n’ont pas d’antécédents dans leur famille.
Elle peut débuter à n’importe quel âge et toucherait 25 % des femmes âgées de 35 à 45 ans et 45 % des
femmes de plus de 50 ans.
Les cheveux se développent et vivent sous dépendance hormonale. Une prédisposition « androgénétique » signifie que les cheveux ont une sensibilité excessive aux androgènes, hormones mâles sécrétées aussi par les femmes en petite quantité. Les hormones féminines, œstrogènes et progestérone, sont les principales hormones agissant sur le développement des cheveux. En cas d’alopécie androgénétique, la petite quantité d’androgènes, sécrétée par les glandes surrénales et par les ovaires vont exercer une perturbation sur le renouvellement des cheveux en accélérant le cycle de vie des cheveux.
Les causes de cette alopécie sont très probablement génétiques avec une transmission des gènes qui
codent pour l’expression de la 5 alpha-réductase ou des récepteurs des androgènes.
Il existe également des facteurs aggravant cette alopécie tels que le stress, la maternité, les
contraceptifs ou traitements hormonaux substitutifs, la saisonnalité, le syndrome des ovaires
polykystiques...
Agnès Ludwig a établi une classification pour les femmes en 3 stades : alopécie modérée, plus importante
et quasi-totale.
En général, la calvitie n’entraîne presque jamais une perte intégrale de tous les cheveux.
Les causes hormonales
Durant la grossesse, le pourcentage de cheveux en phase anagène augmente à partir de la 14ème semaine de gestation alors qu’au moment de la délivrance, le pourcentage de cheveux en phase télogène augmente. Ainsi, l’accouchement peut être suivi d’une chute de cheveux impressionnante qui sera suivi d’une repousse normale au cours des 3 à 4 mois qui suivent.
A la ménopause, le cheveu apparait plus fin, plus fragile et sa durée de vie diminue suite à la disparition des hormones féminines ayant un rôle protecteur. La chute des cheveux est plus diffuse et étendue que chez l’homme. Typiquement, il apparaît un élargissement progressif de la raie médiane.
La saisonnalité Les saisons ont un retentissement sur la chute des cheveux. En effet, il existe un effluvium télogène (chute des cheveux) physiologique en automne et au printemps, qui sera suivi d’une repousse normale des cheveux.
Les causes hormonales
Une alopécie diffuse, sévère et précoce doit faire évoquer une hyperandrogénie si elle est associée à un
hirsutisme, une dysménorrhée et une acné. Il convient de réaliser un bilan d’hyperandrogénie.
Un dérèglement thyroïdien, tel une hyperthyroïdie ou une hypothyroïdie, pourra entrainer une chute de
cheveux.
Les causes carentielles La chute des cheveux est également influencée par les carences nutritionnelles. Ainsi, une carence à fer, cuivre, zinc, folates et vitamine B12 donnera une chute plus précoce de cheveux.
Les causes médicamenteuses Ces alopécies sont totalement réversibles. Les plus sévères sont observés avec les antimitotiques utilisés pour les chimiothérapies.
Les causes environnementales L’exposition à l’arsenic, les sels de thalium, le borate de sodium, les dimères du chloroprène peuvent provoquer une alopécie plus ou moins diffuse.
Nutrition
Les apports nutritionnels sont très importants dans la prévention de la chute des cheveux. Une
alimentation équilibrée et variée permettra d’avoir une belle chevelure.
La mésothérapie
L’origine de la chute des cheveux est multifactorielle. Les carences en vitamines et acides aminés nutritifs en font partie. L’objectif de la mésothérapie du cuir chevelu est donc d’injecter, à l’aide d’aiguilles fines, un mélange de principes actifs dans le derme du cuir chevelu afin de combler ces carences. Les molécules importantes et apportées par la mésothérapie sont les suivantes :
Les bénéfices de la mésothérapie sur le cuir chevelu sont multiples :
Les shampoings et lotions anti-chute du cheveu
Des shampoings fortifiants sont généralement utilisés en complément du traitement pour optimiser l'action des lotions antichutes. Le shampoing contribue à l'élimination du sébum, c'est pourquoi il ne doit pas être réalisé tous les jours, ou en alternance avec un shampooing très doux. Les meilleurs shampoings sont ceux qui sont le plus neutres possible, non anionique. L’objectif est d’éviter de stimuler la sécrétion de sébum.
De nombreuses lotions commercialisées par différents laboratoires sont présentes sous forme d'ampoule ou de spray en pharmacie. Elles agissent sur la phase anagène du cheveu, correspondant à la phase de croissance, de façon à ralentir le processus de perte et à stimuler la repousse. Le principe est de favoriser l'irrigation sanguine de la papille dermique, d'apporter des éléments favorisant la synthèse de la kératine et de régulariser la sécrétion sébacée, de façon à préparer le cuir chevelu à recevoir le produit traitant. Ces lotions s’utilisent en moyenne 3 fois par semaine, essentiellement pendant les périodes de stress ou de changement hormonal (printemps et automne).
Il faut éviter tous facteurs d'agressions susceptibles d'aggraver la détérioration de la fibre capillaire comme des brushings trop fréquents, des séchages trop chauds, des brossages excessifs, des colorations ou permanentes trop fréquentes, s'exposer au soleil sans protections appropriées (soins avec filtre UV), se baigner en eau de mer ou en piscine sans soin préventif et sans rinçage à l'eau claire pour éliminer le sel ou le chlore.
Médicament : le minoxidil
Le minoxidil est indiqué en cas de chute de cheveux modérée de la femme adulte.Il a un effet sur la durée de vie et sur la croissance des cellules folliculaires. Il agit en augmentant la durée de la phase anagène du cheveu et permet l'augmentation de la taille et de l'épaisseur du cheveu. Cela se traduit par une chevelure plus volumineuse mais sans augmentation du nombre total de cheveux. Le minoxidil n'a pas d’effet endocrinien et ne traite donc pas la cause de l'alopécie androgénique. L’effet thérapeutique disparait à l’arrêt ce qui incite à préconiser une prise continue du traitement tant que les cheveux tombent et que le patient en est gêné. Le Minoxidil stabilise la chute et favorise une repousse modérée chez certains patients. Le dosage utilisé chez la femme est à 2%. Le traitement perd son efficacité à l’arrêt et doit donc être continu à raison d’une application matin et soir sur cuir chevelu sec. Les effets secondaires sont mineurs, transitoires et peu fréquents. Il s’agit essentiellement de sensation de démangeaisons faibles du cuir chevelu.
Les méthodes de micro greffes capillaires existantes sont représentées par la FUT (Follicular Unit Transposition) et la FUE (Follicular Unit Extraction) qui peut être effectuée manuellement ou par assistance robotisée. Elles sont le « Gold Standart » des traitements de l’alopécie féminine puisqu’elles remplacent les cheveux perdus et ce définitivement. Elles viennent en complément des méthodes antichutes qui se concentrent sur la prévention de la perte des cheveux restants.