La calvitie ou alopécie androgénétique concerne environ 20% des hommes et 2 à 3 % des femmes. Ce chiffre augmente chez l’homme après 65 ans et atteint environ 35%. En revanche, la chute de cheveux a fortement augmenté depuis 1990 et concerne 76% des Français interrogés par l’Ifop. Seul 24% des Français non atteints de calvitie déclarent ne pas perdre leurs cheveux.
Il s’agit donc d’un phénomène sociétal qui préoccupe 1/3 des hommes avant 50 ans. Des réponses médicales existent et sont devenues incontournables pour toutes personnes gênées par cette perte.
Elle représente 95% des causes d’alopécie diffuse chez l’homme. Les autres causes métaboliques, endocriniennes, alimentaires ou encore médicamenteuses ne seront pas traitées.
L’explication pathologique de la calvitie est liée à l’action des androgènes au niveau du bulbe pilaire du cuir chevelu. L’action de ces androgènes est associée aux taux d’hormones circulantes dans le sang et est liée à une prédisposition génétique. La testostérone transformée en Dihydrotestostérone (DHT) par la 5 alpha-réductase diminue la phase de croissance du cheveu et raccourcit sa durée de vie. Le cycle pilaire s'accélère et s'épuise plus rapidement que prévu. L'évolution de la chute est caractéristique : elle débute par les golfes frontaux et la ligne frontale puis atteint le sommet du crâne. Ces zones sont les premières concernées car elles sont les plus sensibles à la DHT. Cette alopécie respecte la zone occipito-temporale, zone où les bulbes persistent car insensibles aux hormones mâles. C'est pourquoi les hommes qui se dégarnissent gardent longtemps leurs cheveux au niveau de cette couronne dite « couronne hippocratique » en référence à Hippocrate, qui était chauve.
Cette classification comprend 7 stades évolutifs et est d’une utilité intermédiaire essentiellement dans le suivi de la calvitie et la pose d’indication de traitement de greffes capillaires.
Le diagnostic ainsi que l’évaluation thérapeutique pourront être aidés par la technique du trichogramme prélevé dans les zones occipitales, vertex et fronto- pariétales : cette évaluation, bien qu’imprécise dans l’estimation de la perte de cheveux, mettra en évidence le processus de miniaturisation qui est significatif de l’alopécie androgénétique.
L’évaluation de la chute de cheveux par l’interrogatoire, le test clinique de traction ainsi que par le trichogramme seront les éléments dont on tiendra compte avant et durant le traitement pour son évaluation.
Le photo trichogramme est utilisé lors des études cliniques. C’est une technique plus fiable quant à une évaluation de la modification de la densité et de l’effluvium mais cette technique n’est pas envisageable dans la clinique de tous les jours. Il s’agit alors d’une évaluation photographique digitalisée d’une zone de 1 cm2 qui a été rasée et photographiée 3 jours plus tard : elle permet l’évaluation précise de la densité capillaire.
Le traitement de l’alopécie masculine est une grande famille qui comprend le traitement préventif, stoppant la chute des cheveux restants, et le traitement curatif sur les zones dégarnies via la transplantation capillaire.
De nombreux traitements existent par voie locale et par voie orale pour traiter l'alopécie. Par voie locale, on utilise le minoxidil, la mésothérapie du cuir chevelu, la luminothérapie et des lotions antichutes. Par voie orale, on utilise le finastéride.
Le Minoxidil a un effet sur la durée de vie et sur la croissance des cellules folliculaires. Il agit en
augmentant la durée de la phase anagène du cheveu et permet l'augmentation de la taille et de
l'épaisseur du cheveu. Cela se traduit par une chevelure
plus volumineuse mais sans augmentation du nombre total de cheveux. Le minoxidil n'a pas d’effet
endocrinien et ne traite donc pas la cause de l'alopécie androgénique. L’effet thérapeutique disparait
à l’arrêt ce qui incite à préconiser
une prise continue du traitement tant que les cheveux tombent et que le patient en est gêné.
Indiqué
aussi bien chez l’homme que chez la femme en cas de chute de cheveux modérée. Le Minoxidil stabilise la
chute et favorise
une repousse modérée chez certains patients. Le dosage utilisé chez la femme est à 2% et chez l’homme à
5%. Le traitement perd son efficacité à l’arrêt et doit donc être continu à raison d’une application
matin et soir sur cuir chevelu
sec. Les effets secondaires sont mineurs, transitoires et peu fréquents. Il s’agit essentiellement de
sensation de démangeaisons faibles du cuir chevelu.
Au sens médical du terme, la mésothérapie correspond à l’injection de substances médicamenteuses au moyen de courtes et très fines aiguilles groupées. C’est un acte indolore qui se réalise sans anesthésie dans un cabinet médical.
Dans le cadre d’une alopécie, la mésothérapie des cheveux a pour objectifs d’administrer directement à la racine des cheveux des substances stimulants la vitalité du cheveu, stimulant la fonction du bulbe capillaire, apportant les nutriments essentiels d’un point de vue biologique au bon fonctionnement de la tige capillaire. Après évaluation de votre cuir chevelu, votre médecin vous proposera la création d’une solution sur mesure à base de différents principes actifs dont vous avez besoin.
Les produits injectés sont développés en laboratoire pharmaceutiques, contrôlés et contiennent :
Ces vitamines et minéraux sont apportés par une alimentation équilibrée et servent à de multiples
réactions cellulaires dans le corps. Le but du traitement est d’augmenter leur présence directement à la
racine des cheveux sur une courte période et à intervalles
réguliers afin d’augmenter leurs effets.
3 à 5 séances sont réalisées en traitement d’attaque sur
une période de 5 à 6 semaines. Puis un traitement d’entretien 2 à 3 fois par an est conseillé. Bien sûr,
cette thérapeutique
prend tout son sens après une greffe de cheveux avec pour objectif d’obtenir le plus grand nombre de
prise de greffons.
Les lumières LED (Light Emitting Diode) constituent une des méthodes de photothérapie, traitement
découvert dans les années 1950 lors du traitement d’un ictère du nouveau-né (communément appelé
jaunisse) par une exposition à la lumière du soleil.
Au début des années 2000, la NASA a étudié
l’accélération du temps de cicatrisation des plaies en apesanteur grâce à la photothérapie et les
résultats furent concluants.
La LED agit en stimulant les mitochondries des cellules par le biais
d’une lumière froide. A titre de comparaison, les lasers agissent par le biais d’une lumière chaude. Il
s’agit ici d’une photomodulation. La mitochondrie est le lieu de la respiration cellulaire et joue le
rôle d’usine énergétique
de la cellule en produisant de l’ATP, véritable « carburant » cellulaire. L’utilisation des LED pour
contrer l’alopécie et favoriser une bonne repousse après microgreffes capillaires est donc
scientifiquement significatif.
Les lumières rouge et jaune sont le plus souvent préconisées. La séance est indolore, pas de sensation de chaleur, aucun contact avec la peau. Le traitement de départ comporte 10 séances sur une période de 6 à 8 semaines. Puis une séance d’entretien plusieurs fois par an est conseillée. Attention aux contre-indication de ce traitement et en particulier les traitements photosensibilisants comme certains antibiotiques. Votre médecin détectera ces contre-indication lors de votre consultation. Il est donc important de réaliser ces traitements dans un cabinet médical ! Enfin, Il n’y a aucune comparaison entre les petits écrans de LEDs vendus en grande surface et les panneaux de LEDs à usage médical.
La photobiomodulation par LED est donc un excellent traitement en tant que soin complémentaire aux traitements cités dans cette rubrique et il faut considérer le traitement d’une alopécie comme l’addition de méthodes dont les effets se potentialisent.
Le Plasma Riche en Plaquettes (PRP) est interdit en France dans les traitements à visée esthétique. Le 18 janvier 2018, l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé) a publié un communiqué rappelant l’interdiction des injections de PRP en France pour les traitements esthétiques. Ce rappel à l’ordre vise spécifiquement les médecins proposant des actes de rajeunissement par PRP. Cette technique est en effet couramment utilisée pour le comblement des rides, le repulpage de la peau ou traitement de l’alopécie... Et ce malgré la législation en vigueur.
C’est un domaine très commercial sans preuves scientifiques statistiquement significatives qui ne sera que peu développé. Il s’agit dans cette catégorie de rappeler quelques règles de bon sens. Les cheveux sont le reflet comme tous les phanères (ongles,etc.) de la bonne santé d’un individu. Une alimentation équilibrée avec des apports en vitamines et en fer suffisant rendra vos cheveux en bonne santé. Un sommeil réparateur avec une bonne gestion du stress surtout le soir avant l’endormissement est primordial. Éviter bien sur les excitants, tabac, alcool et café en excès. Attention également chez les femmes aux tressages et autres lissages des cheveux qui traumatisent le cheveu jusqu’à la racine ainsi qu’à des produits colorants trop toxiques. Chez l’homme, les produits coiffants doivent être utilisés avec parcimonie et en faible quantité.
Quant aux produits capillaires et lotions antichutes, l’essentiel est d’utiliser de bons produits avec un pH adapté à votre cuir chevelu. Votre médecin vous guidera dans ce florilège de marques et de produits miracles existants avec souvent trop d’arguments marketing et peu d’effets véritables.
Les méthodes de greffes de cheveux existantes sont représentées par la FUT (Follicular Unit Transposition) et la FUE (Follicular Unit Extraction). Elles sont le « Gold Standart » des traitements de l’alopécie puisqu’elles remplacent les cheveux perdus et ce définitivement. Elles viennent en complément des méthodes antichutes qui se concentrent sur la prévention de la perte des cheveux restants.